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1ère édition du 22_10_2019

Le 22 Octobre 2019 se déroulait le 1er Forum régional de l’eau, pour définir collectivement avec les acteurs du territoire, les missions autour de la gestion de la ressource en eau, déléguée par l’Etat à la Région Sud.

Dans le cadre de ses nouvelles missions, la Région Sud a organisé, toute l’année 2019, 8 réunions territoriales pour recueillir la parole des acteurs de l’eau. Le Forum du 22 octobre concrétisait la clôture de cette tournée, avec comme point d’orgue la signature de la Charte de l’eau Régionale par tous les acteurs.

« La Région est engagée dans la préservation de la ressource en eau. La préservation de l’eau est un axe fort du Plan Climat, une COP d’avance. Nous savons combien notre territoire est vulnérable, et le lien étroit qu’il existe entre le réchauffement climatique et la pénurie d’eau. Que ce soit pour un usage domestique, industriel ou agricole, cette ressource devient l’or bleu de demain.
Avec cette nouvelle compétence, la Région Sud favorise l’animation entre les différents Etablissements Publics Territoriaux de Bassins présents sur la région ainsi qu’avec l’Etat et l’Agence de l’eau. » - Renaud MUSELIER, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

C'est sur ces mots du Président de Région que le forum régional de l'eau a été ouvert. Mais quelle est la situation de l'eau dans notre région ?

La ressource en eau est abondante, mais la situation est fragile en raison des nombreux usages, du développement démographique et des effets du changement climatique qui se manifestent de plus en plus tôt dans l’année.

Objectif régional 2030 : l’accès durable à l’eau pour tous : Pour améliorer la gestion de l’eau face aux enjeux d’avenir, la Région Sud intervient par des dispositifs de terrain.
Concrètement, il s’agit de gestion rigoureuse quantitative et qualitative de la ressource en eau afin d’appréhender les problématiques sur les eaux superficielles et les eaux souterraines. L’outil régional pour répondre de manière pragmatique à ces nouveaux enjeux est le schéma régional de la ressource en eau – le SOURSE- Il a identifié les cibles de l’action régionale :
• La préservation durable des aquifères stratégiques (eaux souterraines)
• La sensibilisation au maintien de la qualité de l’eau, et aux pollutions dites émergentes.
• Aller vers des changements de comportements et de pratiques pour des économies d’eau par de la sensibilisation et de la communication ;

Car « La première ressource, ce sont les économies d’eau ». Le potentiel d’économie représente près de la moitié des besoins avec quelques centaines de millions de mètres cube d’économisés grâce à la régulation des canaux d’irrigation et cent millions de mètres cube sur les usages domestiques. Cela passe également par la restauration des infrastructures, le changement de quelques usages trop gourmand en eau. Le choix des usages autorisés est primordial, qu'ils soient industriels, touristiques, domestiques, collectifs ou agricoles. Tous les acteurs ont un rôle à jouer pour préserver l'or bleu.

Introduction au Forum par la Région Sud et les services de l'Etat

Laurent ROY, Directeur général de l'Agence de l'Eau RMC, excuse le Président du Comité de bassin RM, Martial SADDIER, et rappelle les grands enjeux du XIème programme de l'agence. Il rappelle notamment le besoin d'une mobilisation de tous les acteurs territoriaux afin de faire vivre ce XIème programme et de bien utiliser tous les crédits mis en oeuvre. De fait, il se réjouit de la signature d'une convention de partenariat qui va être signée à la suite de ce forum avec la Région Sud et la trouve plus complète, plus ambitieuse et plus volontariste que celle déjà signée avec la Région Auvergne Rhône Alpes.

Isabelle PANTEBRE, du SGAR, rappelle quant à elle le besoin d'un travail conjoint entre la Région Sud et les services de l'Etat sur :

- la protection des zones de captage ;

- les projets de territoires pour les économies d'eau ;

- les efforts de communication à faire sur la préservation des rivières et des zones humides en Provence Alpes Côte d'Azur.

Ceci notamment pour respecter en Provence Alpes Côte d'Azur les grands objectifs gouvernementaux qui sont ressortis des Assises Nationales de l'Eau notamment. Le tout évidemment en lien avec la mise en oeuvre du SRADDET, 1er du genre à avoir été approuvé au niveau national.

Table ronde : Eau et adaptation au changement climatique animée par P. ROSSELLO du GREC Sud en présence d'A.BERNARD, en présence notamment de L. FONTICELLI Trésorier de l'Association Régionale des Fédérations de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques et Président de la Fédération du Var pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique

A. BERNARD (chambre régionale d'agriculture) : les agriculteurs ont déjà fait beaucoup d'économies d'eau. Pour en faire plus on a besoin de moyens de formation et d'investissements. Mais nous avons aussi besoin d'eau. Il est donc urgent de penser à sécuriser les zones rurales qui ne le sont pas encore pour l'agriculture.

J. BOULETIN (syndicat mixte des eaux Rhône Ventoux) : une grande partie des eaux du Ventoux est pompée dans la nappe souterraine du Rhône. Pour le moment, le syndicat n'observe pas d'impact perceptible mais compte-tenu de l'augmentation de la population, de l'augmentation des besoins en irrigation des terres agricoles pour des cultures qui n'avaient pas besoin d'être irriguées jusque là (cas notamment des vignes sur le Ventoux) et du changement climatique en cours, il se prépare déjà à faire face à des gestions de crise. Dans les actions déjà entreprises citées : embauche d'un hydrogéologue, mise en place d'un plan d'actions sectorisé, diminution de la pression d'usage par diminution des pertes dues aux fuites dans les tuyaux d'arrivée d'eau potable, réflexion sur la mise en place de stations moins énergivores avec mise en place de plus de méthanisation voire arrêt de l'usage d'eau potable pour la gestion des incendies.

A. BEAUVILLAIN (EDF) : rappelle l'intérêt des 3 grands aménagements hydroélectriques en région Provence Alpes Côte d'Azur qui sont, selon elle, un rempart au changement climatique puisque cette "énergie verte" n'émet pas d'émissions de CO2, 1er contributeur de l'accélération du changement climatique mondial. Elle rappelle également qu'EDF a un cahier des charges à respecter, avec notamment un devoir de gestion concertée vis à vis des usages agricoles et de l'écrêtage des crues. Or, de nouveaux enjeux se sont ajoutés (développement touristique sur Serre-Ponçon) et dans ce contexte de changement climatique cela devient de plus en plus compliqué pour EDF de garantir une satisfaction de tous les usages. Dans les actions déjà entreprises citées : optimisation des process, gouvernance renouvelée représentative du bassin versant, investissements collectifs.

V. BERENGUEL (SMADESEP) : rappelle effectivement les enjeux touristiques et nautiques qui existent sur le lac de Serre-Ponçon et toutes les actions déjà entreprises par le SMADESEP à la fois pour préserver la biodiversité du site mais aussi pour développer ces activités de loisir sur le lac. Il en appelle donc à un besoin de mettre en place une nouvelle gouvernance de la ressource en eau et de la gestion de ces grands aménagements hydroélectriques sur la Durance afin d'assurer une certaine solidarité entre tous les usagers.

L. FONTICELLI : se dit très inquiet de l’évolution future de la disponibilité de la ressource en eau dans notre région, et plus particulièrement de celle qu’on daignera bien laisser à nos cours d’eau, qu’ils soient méditerranéens ou montagnards. Les impacts du changement climatique sont déjà perçus par les pêcheurs, véritables sentinelles environnementales de nos cours d'eau, et les tensions sur les usages qui naissent aujourd'hui, sans prise en compte de la nécessité absolue et première de préserver nos milieux aquatiques, posent vraiment questions. Aussi il pense que nous courrons droit dans le mur si nous essayons de sauver les différents usages économiques de l'eau avant même de préserver les milieux car sans eau il n'y aura plus d'usage du tout.

Table ronde : gouvernances de l'eau, animée par Stéphane GHIOTTI, CNRS

C. TRAMONTIN (SYMCRAU) : présentation du territoire et des actions menées par le syndicat, notamment nombreuses études prévues pour conforter l'expertise scientifique acquise sur les eaux souterraines et la gestion de la nappe de la Crau, en vue de sa protection à la fois pour l'alimentation en eau potable comme l'irrigation des prairies (13 000 ha de foins AOP Crau). Le SYMCRAU travaille aussi à une clarification de la compétence GEMAPI pour les gestionnaires d'eaux souterraines à savoir : définition formelle de ce qui relève de la gestion de la ressource en eau (pour que la Région Sud puisse notamment intervenir sur ce champ là) et reconnaissance d'un statut particulier pour les gestionnaires d'eaux souterraines. Selon elle, la poursuite du travail de normalisation de cette loi ne pourra se faire sans le soutien de la Région Sud puisqu'il faut savoir que la 1ère partie évoquée est discutée actuellement en Sénat alors que ce n'est pas le cas de la 2nde partie abordée.

J. ESPITALIER (PNR Verdon) : il rappelle que dans les années 1990, quand le territoire du Verdon a commencé à s'organiser il y avait de grands enjeux mais pas forcément partagés de la même manière selon les 4 départements concernés et aucune gouvernance concertée (uniquement deux grands aménageurs présents sur le territoire et gérant leurs activités économiques chacun de leur côté). Tout le travail a donc consisté à mettre en place une vision globale (ce qui nécessite que chacun sorte de son pré carré pour travailler autour d'intérêts généraux) et solidaire, en redonnant, notamment, leurs places et intérêts aux milieux aquatiques. Il pense ainsi que la gouvernance ne peut être qu'ascendante et territoriale pour aboutir et que la solidarité doit se mettre en oeuvre à l'échelle régionale mais également à toutes les échelles. Il évoque aussi le fait que le monde de l'eau tel que nous le connaissons aujourd'hui en région Provence Alpes Côte d'Azur n'est le fruit que d'une création des élus régionaux de l'époque et qu'il est important aujourd'hui de le revoir au regard des problématiques actuelles (démographiques mais aussi climatiques etc.). Chaque usage de l'eau peut se justifier mais il est urgent de s'organiser afin de s'adapter tous ensemble aux disponibilités actuelles et futures de cette ressource inégalable. Il pense à ce titre que des échanges fructueux doivent être menés au sein de l'AGORA.

Y. WEIGT (SMAVD) : est intervenu pour faire écho à la présentation du territoire Verdon et repréciser les enjeux du territoire Durancien : ressource en eau = 100 milliards d'euros générés selon étude macro-économique (en cours de finalisation), 1 millions d'emplois, suivi quasiment en temps réel du débit pour la prévention du risque inondation...

L. ROY (Agence de l'Eau RMC) : il rappelle que l'Agence a mis en place un Plan d'adaptation au changement climatique et qu'elle aura besoin de la Région Sud pour le mettre effectivement en oeuvre sur le territoire Provence Alpes Côte d'Azur. Il est satisfait de voir que le SRADDET intègre la politique de l'eau et pense que des articulations financières devront être trouvées entre les deux structures afin de créer un nouveau modèle financier, au regard notamment de la convention qui va être signée à la suite de ce Forum.

M. BENEDETTI (ARPE ARB) : elle abonde dans les préconisations évoquées dans cette table ronde et pense que nous devons tous nous organiser en ayant en tête que l'eau n'est pas une ressource inépuisable, même en région Provence Alpes Côte d'Azur, mais au contraire vitale que cela soit pour la biodiversité déjà mise à mal par le changement climatique comme pour l'Homme. Elle évoque aussi une forte mobilisation de la Région autour de la création de l'ANEB (Association Nationale des Elus de Bassins) qui existe juridiquement maintenant et qu'elle a personnellement porté. Le premier grand chantier évoqué pour l'ANEB sera de faire une campagne de sensibilisation de tous les parlementaires dans les mois à venir pour faire notamment évoluer la loi. Elle évoque aussi la création de l'ARB et le repositionnement de l'ARPE en ARPE ARB structure opérationnelle de mise en oeuvre de l'ARB. L'ARPE ARB a fait évoluer ses statuts afin de pouvoir intégrer les EPCI qui ont la compétence GEMAPI, ce qui veut dire que de nouveaux acteurs vont pouvoir rejoindre et agrandir le RRGMA.

Les Régions, un nouveau maillon de l'animation de la gestion de l'eau/Témoignages B. GERBER Elu régional Grand Est et Philippe VITEL, Vice-Président de la Région Sud

Pour B. GERBER, la prise de compétence eau en région Grand Est était inéluctable puisque la région se situe en amont des grands bassins versants nationaux et européens et qu'elle a donc une grande responsabilité en la matière. Ainsi, autour des enjeux plus classiques que l'on retrouve dans l'animation de cette gestion régionale de l'eau, la Région Grand Est a souhaité inclure les problématiques d'impacts du changement climatique et de préservation des bassins versants transfrontaliers. 9 Millions d'euros par an sont ainsi alloués à cette compétence dont plus de 7 Millions d'euros en investissement. La Région Grand Est a également souhaité prendre cette compétence autant sur le volet GEMA que PI et la partage avec les acteurs et services de l'Etat. Ainsi, un accord cadre 2017-2021 a été signé avec les 3 Agences de l'Eau concernées afin de préserver la qualité de l'eau, la biodiversité tout en continuant un développement économique mais durable de la région. Une stratégie régionale a ainsi été mise en oeuvre pour inverser la tendance à la hausse des pesticides dans les nappes phréatiques (réduction de 50% des herbicides sur les périmètres de captage d'eau potable). Une étude prospective sur le volet quantitatif et interactions nappe/rivière est aussi en cours. Elle animer aussi un groupe de travail entre les EPTB pour la mise en oeuvre opérationnelle de la compétence GEMAPI sur le territoire avec des aides dédiées. Elle porte également 3 SAGE et a mis en place une politique de transversalité entre les différents services régionaux. Enfin, elle s'est engagée au niveau national puisqu'elle siège au Comité National de l'Eau.

P. VITEL expose les grandes actualités de la Région Sud en la matière : renouvellement de la Charte régionale de l'eau à la suite de la tournée des territoires et des 8 ateliers thématiques qui ont été organisés cette année. Il évoque la nécessité de faire revenir les Alpes Maritimes dans l'AGORA car il pense que seuls ils ne pourront pas s'adapter au changement climatique. L'organisation de la compétence animation régionale de la gestion de l'eau en Provence Alpes Côte d'Azur repose sur 6 thématiques (voir livret "La vie à sa source - Objectif 2030 : garantir durablement l'accès à l'eau pour tous" ci-dessous).

Remise des Trophées COP d'avance "Eau et changement climatique" et "Eau et biodiversité" aux collectivités lauréates

Organisation d'ateliers thématiques l'après-midi.