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Colloques Agence de l'Eau RMC

Retrouvez sur cette page l'ensemble des colloques auxquels nous avons pu participer.

Cà chauffe, économisons l'eau !

L'ouverture du colloque a été faite par Martial SADDIER, Président du Comité de bassin Rhône Méditerranée qui en a également profité pour annoncer le départ imminent de Laurent ROY, Directeur général de l'Agence de l'Eau RMC, et salué tout le travail accompli avec ses équipes. Il a insisté sur les nombreux défis climatiques auxquels nous allons devoir répondre en agissant "plus vite, plus fort" conformément à la politique de l'Agence et en trouvant les moyens de s'adapter (record absolu de température de l'air battu avec 38°C début Octobre en Andalousie et 0°C quasiment au sommet du Mont Blanc au même moment, augmentation nette de la température de l'eau du Rhône de +2,5°C pouvant atteindre 4°C sur la partie aval proche de l'embouchure en mer Méditerranée etc.

Comme depuis de nombreuses années déjà, le bassin Rhône Méditerranée est engagé au travers de l'étude prospective du Rhône que l'Agence de l'Eau RMC a pu porter ou encore de l'adoption à venir d'ici la fin de l'année en Comité de bassin du 2ème Plan d'Adaptation au Changement Climatique.

Par ailleurs, l'eau est enfin devenu un enjeu national puisque le Gouvernement s'est doté d'un Plan Eau qui vise notamment la réduction de 10% des prélèvements en eau d'ici 2030.

Enfin, il souligne que pour répondre à ce Plan Eau national, l'Agence de l'Eau RMC devrait adopter un 12ème Programme de Mesures doté de moyens financiers plus importants par le biais de nouvelles redevances.

S'en est suivi une vidéo de la nouvelle Secrétaire d'Etat chargée de la Biodiversité, Sarah EL HAIRY, également membre de notre réseau associatif qui a fait état des moyens financiers alloués par le Gouvernement pour répondre aux enjeux de planification écologique (+100 Milliards d'euros dont 1,2 Milliards seront alloués à la mise en oeuvre du Plan Eau).

Puis un discours de Fabienne BUCCIO, Préfète coordonnatrice du bassin Rhône Méditerranée, qui a tenu à préciser que le Plan Eau national sera pris en compte dans le 2ème Plan d'Adaptation au Changement Climatique de l'Agence de l'Eau sur le bassin Rhône Méditerranée. Elle a également rappelé que les souverainetés alimentaire, industrielle mais également de sauvegarde de nos milieux sont des enjeux de souveraineté nationale.

Plusieurs grands témoignages ont ensuite été présentés afin de partager et d'échanger sur le sujet de la raréfaction de l'eau dans le contexte de changement climatique que nous connaissons déjà et qui risque de s'aggraver dans les années à venir.

Grand témoin Robert VAUTARD Climatologue – Co-président du GT1 du GIEC

En ce qui concerne les températures globales/européennes en été (air), on note une seule anomalie positive inférieure à 0,2°C avant les années 2000 puis deux en 2006 et 2007 et enfin l'ensemble des anomalies qui sont positives depuis 2009/2010 et de plus en plus fortes (0,6°C). On note également un écart à la normale de l’étendue de la glace de mer antarctique avec un décrochage par rapport aux autres années en 2023. On constate aussi des extrêmes de très grandes échelles/intensités (feux canadiens 2023 2 fois supérieurs à ceux déjà connus jusque-là, barrages ayant cédé en Lybie etc.).

L'année 2023 va être particulière car elle est marquée par le début d’un cycle El Nino s’ajoutant au changement climatique, entre autres. Mais les scientifiques n'ont aucune certitude quant à un état de point de bascule qui pourrait avoir lieu cette année.

Comme quasiment partout dans le monde, l'Europe de l'Ouest subie de plus en plus de vagues de chaleur dues au changement climatique.

En revanche, les évènements pluvieux, s'ils semblent en augmentation sur la partie Nord de l'Europe, le sont de manière moins marquée et sûre pour la partie Sud, tout comme à une échelle mondiale.

Conclusions pour l’eau : évènements extrêmes récents liés aux conditions météo mais amplifiés par le changement climatique et plus fréquents. Ils seront en augmentation (fréquence et intensité) et cette augmentation ne pourra être maitrisée que par la neutralité carbone. C'est pourquoi, il sera nécessaire de produire des plans de prévention des risques qui incluent tout le monde car il sera peu probable d'être en mesure de pouvoir dire exactement où ces évènements extrêmes pourront causer d'importants dégâts. Ils devront, par ailleurs, prendre en considération les évènements futurs qui seront plus intenses.

Les sécheresses seront en augmentation certaine dans le sud et probable en été dans le nord de la France mais avec de fortes variations dues à l’augmentation des températures et aux vagues de chaleur.

Quant à la pluviométrie, elle sera augmentée en hiver et diminuée en été mais avec une forte variabilité.

Face à ces constats et prévisions, il sera donc nécessaire de s'adapter en trouvant des solutions durables permettant de faire face aux cas extrêmes (2022 et son héritage 2023 est archétypale mais des évènements plus forts sont à attendre dans les années/décennies à venir).

Il est à noter que le Haut Conseil pour le Climat a rendu un rapport pour le grand public hier avec des chiffres focalisés sur le territoire national.

Enfin, il souligne qu'il y a de grandes chances pour que l'on dépasse les +1.5°C dans les 10 prochaines années mais que cela ne signifie par pour autant que les accords de Paris sont enterrés. Il juge notamment qu'il ne se passera rien de particulier en dépassant les 1,5°C mais qu'en revanche il est certain que les conséquences vont s’accélérer au plus on s'éloignera de ce +1.5°C.

Table ronde : études, décideurs économiques, représentants de l’Etat, prescripteurs, associations tous moteurs de la transition. Comment mobilisent-ils ?

Armelle Balvay – Responsable Affaires Publiques du Groupe Michelin

Sur 17 sites de production en France, 16 sont sous restriction d'usage de l’eau dont 1 en situation de crise, 6 en situation d'alerte renforcée et 5 en situation d'alerte. Par ailleurs, l'entreprise dont faire face à 9 sites qui se retrouvent en stress hydrique également au niveau international.

Pour faire face à cette difficulté, le Groupe Michelin a, depuis 2005, mis en place un indicateur sur l’eau et depuis 2020 s'est engagé pour réduire de 33% ses prélèvements en eau (réduction de fuites, mise en place de systèmes de refroidissement consommant moins d’eau, digitalisation des compteurs d’eau auprès des équipes et prix interne de l’eau comme il en existe un sur le carbone) d’ici 2030, avec la volonté d’embarquer les fournisseurs par des audits.

Par ailleurs, le Groupe Michelin regrette qu'il n'y ait pas plus d'informations sur l'état des ressources en eau au niveau national et que les restrictions ne soient pas mieux appliquées.

Anne Claire VIAL Présidente d’Acta Les Instituts techniques agricoles – Présidente d’Arvalis

Les varennes agricoles d’il y a 2 ans ont sanctuarisé 3 choses : la recherche génétique (recherche de variétés génétiques de Blé dur nécessaire par exemple à la fabrication des pâtes dans des sites qui connaissent déjà des températures élevées comme le Portugal, l’Australie, le Mexique etc.), les économies d'eau et la mutation vers des pratiques agricoles plus résilientes (modification des assolements, maintien des sols couverts pour permettre l’infiltration, réinterrogation des cultures à l’échelle des territoires) etc.

L’Etat a demandé la mise en place d’un plan d’adaptation au changement climatique par filière et un suivi par France AGRIMER.

Il y a également eu des dispositifs assurantiels et un sujet formations (grand plan de formation et formateurs dans les écoles d’agriculture, révision des manuels scolaires etc).

Jean-Pierre BARBIER Président du Conseil Départemental de l'Isère

Il a souhaité porter une étude scientifique pour faire un état de la ressource en eau au niveau du département de l’Isère de manière factuelle et prospective.

Sur ce territoire, la compétence GEMAPI a été transférée et/ou déléguée aux 4 gestionnaires de bassins versants avec des moyens financiers et une ingénierie mis à disposition par le Conseil départemental pour les équipes gestionnaires.

Jean-Philippe DENEUVY Directeur DREAL ARA

Il a évoqué la mise en place d'un Plan de sobriété énergétique et mobilités durables, dans le contexte économique et politique actuel, mais avec la volonté de l’élargir à l’eau afin de déjà faire le job en interne avant d’aller demander aux citoyens et autres acteurs d'en faire de même ; ainsi que la mise en place d'un club Climat et Résilience en interne.

Florence DENIER PASQUIER Administratrice FNE et représentante CNE

Selon elle, nous savons déjà beaucoup de choses, comme le fait qu'il existe 800 000 retenues d’eau sur le territoire national avec notamment des retenues qui ne sont plus utilisées aujourd’hui ou qui sont pour d’autres sous remplies. On sait aussi que les surfaces irriguées ont augmenté de 14% tout comme les prélèvements en eau.

Il est donc effectivement nécessaire maintenant que ces chiffres publics soient déclinés à l'échelle des bassins versants, départements et régions et valorisés mais il n'est plus entendable de dire que l'on ne sait rien et que c'est pour cette raison que l'on ose pas prendre telle ou telle décision.

Elle pense également qu'il va falloir que l'on se pose des questions sur ce que l'on souhaite défendre en terme d'enjeux nationaux, notamment autour de la souveraineté alimentaire. Peut-on décemment envisager de continuer à irriguer la vigne par exemple ?

Le Président de l'Union des Fédérations de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques du bassin Rhône Méditerranée Corse a notamment pris la parole afin de dénoncer le fait que les prélèvements sont parfois supérieurs à la recharge et que l'on sacrifie donc les milieux aquatiques au profit de certains usages selon les cas et se demande quels leviers envisagés pour l'avenir.

Stratégie du bassin RM PBACC 2024-2030 avec 30 défis pour agir plus vite, plus fort présentée par H. MICHAUX de l'AE RMC

Sur le bassin du Rhône, les effets du changement climatique sont de plus en plus marqués !

+1,8°C Tmoyenne annuelle de l’air sur la période 1960-2020

Tendance à +2,3°C en prévisionnel pour 2050

-10% baisse précipitations neigeuses et jusqu’ -40% en prévision

+18 à 37% d’augmentation de l’assèchement des sols

Face à ce constat, il est important de bâtir une stratégie pour mobiliser tous les acteurs de l’eau et engager avec eux des solutions à la hauteur des enjeux.

Pour ce faire, l'Agence de l'Eau RMC a mis en place un document de référence : le Plan d'Adaptation de Bassin au Changement Climatique.

Il se veut être la déclinaison du Plan Eau national sur le volet de la sobriété et est basé sur 6 incontournables :

  • Consommer moins d’eau
  • Préserver et restaurer des écosystèmes sains et fonctionnels
  • S’appuyer sur les services rendus par les sols
  • Etablir des stratégies locales concertées
  • Planifier les solutions de demain
  • SDAGE et PGRI comme 1ers pas d’adaptation

Il se veut également être un outil d’aide à la décision identifiant 5 enjeux majeurs : baisse disponibilité en eau, perte biodiversité aquatique et humide, assèchement des sols, détérioration de la qualité de l’eau, risques naturels liés à l’eau.

Il propose un panier de solutions : lutter contre le gaspillage de l’eau (usages plus sobre, résorption des fuites, tarification incitative), partager l’eau, diversifier la ressource en eau, préserver la biodiversité, restaurer les habitats naturels, renforcer la maitrise des pollutions, prévenir les inondations.

En complément, il offre un nouveau diagnostic de la vulnérabilité de chaque territoire au changement climatique afin d’identifier les priorités territoriales et de mettre en œuvre des stratégies locales adaptées au degré de vulnérabilité de chaque territoire.

Il propose 30 défis concrets à réaliser d’ici 2030, issus d'un travail partenarial et coconstruit avec l'ensemble des acteurs lors des Commissions Géographiques, comme notamment :

  • Réduire les prélèvements de 10%
  • Mette en place des PTGE sur tous les territoires prioritaires
  • Etablir des Plans de gestion des ZH sur tous les territoires prioritaires
  • Restaurer 500 km de cours d’eau
  • Identifier 30 filières agricoles sobres et résilientes dans les territoires prioritaires
  • Doubler les surfaces désimperméabilisées dans les territoires prioritaires
  • Mettre en place un plan d’adaptation de l’agriculture dans chaque région
  • Restaurer 17 000 km de ripisylves
  • Tripler les surface de déconnexion des eaux pluviales

Enjeux sociaux et humains de la ressource en eau – Nicolas FIEULAINE Chercheur en psychologie sociale

L’eau est très souvent perçue comme un utilitarisme, une ressource infinie (on ne s’interroge plus sur l’origine de l’eau vu qu’elle est directement accessible depuis un robinet).

Objet très clivé : soit perçue d’une façon cristalline/courante, soit au contraire comme une eau dormante, sale, sujette à la prolifération des moustiques etc.

L’humain ne fonctionne pas que sur le côté rationnel mais également sur un système intuitif. D’où l’importance de changer nos environnements quotidiens.

Sensibiliser ce n’est pas forcément apporter de la connaissance mais des approches qui touchent le sensible.

Toutes les études montrent que les gens veulent et sont prêts mais juste ne passent pas à l’action.

Didier Juillard éleveur ovin :

Visibilité de l’impact du changement climatique directement sur l’exploitation (les bêtes broutent de plus en plus tôt et jusqu’à tard dans l’année) avec des impacts sur la nourriture et l’eau pour l’élevage. Recherche d’autres pratiques culturales pour limiter les impacts sur l’élevage.

René UGO, Maire de Saillans et Président du Pays de Fayence :

Présentation des travaux menés sur la Communauté de Communes du Pays de Fayence sur les économies d’eau et le gel des constructions pour un certain temps

Laurent BELLET Expert Eau et Changement Climatique EDF

Il fait part d'importants travaux ayant dû être menés sur la centrale hydroélectrique présente dans la mer de glaces. La prise d'eau a été remontée de 700 m pour une durée de vie de 25 à 30 ans espérée alors qu'au bout de seulement 3 ans de nouveaux travaux ont été nécessaires !

Fabien PLOYON Directeur industriel du Groupe Charles et Alice

Face à la raréfaction de la ressource en eau, le groupement industriel a souhaité apporter sa pierre à la sobriété en mettant en place des compteurs autour des usines, la REUT de l’eau utilisée en interne afin de donner 3 vies à une même eau ainsi que la mise en place de pompes fonctionnant uniquement en circuit fermé, ce qui permet de réduire de 70% la consommation d’eau.

Cette politique a permis au groupement d'atteindre les -40% de prélèvements en eau depuis 2017 en sachant que le groupement industriel souhaite atteindre les -80% de prélèvements en eau dans les années à venir.

Clôture par Laurent ROY :

A retenir : l’importance des défis à relever

Mobilisation du niveau de bassin par le 2ème PABCC

Futur 12ème programme en accompagnement (redevances augmentées pour soutenir les projets et en particulier la sobriété)

Les solutions opérationnelles se trouveront dans tous les cas directement sur les territoires. Tous les territoires sont différents mais surtout c’est à cette échelle que va se jouer la transversalité (PTGE, SAGE etc.)

Bien que les échanges aient été très intéressants, que les constats de raréfaction de la ressource en eau soient sans appel et que les solutions portées par les acteurs soient effectivement utiles et intéressantes à faire connaître pour les dupliquer sur les différents territoires, nous regrettons sincèrement que l'on ait vu l'importance de la sobriété que du point de vue des usages en occultant quasiment systématiquement l'intérêt pour la sauvegarde et le maintien de la biodiversité aquatique et le bon fonctionnement des milieux naturels, garants du maintien de tous les autres usages !

Eau et Biodiversité

Les bassins Rhône-Méditerranée et Corse sont riches d’une grande diversité d’espèces et de milieux naturels, sur terre, dans nos eaux douces comme en mer. Mais l’érosion de la biodiversité s’accélère et nous sommes entrés dans la 6ème grande extinction des espèces vivantes.

Ainsi, parmi les espèces menacées d'extinction en France, on retrouve 22% des poissons d'eau douce et 28% des crustacés d'eau douce.

Par son soutien financier historique auprès des maîtres d'ouvrage, l'Agence de l'eau RMC préserve les habitats et restaure les continuités écologiques aquatiques. Elle contribue aussi à la reconquête de la biodiversité en finançant notamment les opérations de réduction de l'utilisation des pesticides et de désimperméabilisation des sols (504 Millions d'euros investis dans le 11ème programme).

Avec son 11e programme « Sauvons l’eau ! » 2019-2024, l’Agence de l’eau RMC a choisi de participer plus largement à la reconquête de la biodiversité à l’échelle de la trame turquoise c’est-à-dire tous les espaces connectés aux milieux aquatiques - trame bleue -, où l’on retrouve des espèces qui migrent vers des milieux plus secs - trame verte -, comme les amphibiens, les papillons, les libellules, certains mammifères et oiseaux… (55 Millions d'euros ont été investis dans ce 11ème programme à ce titre par Appel à Projets).

Les solutions techniques et financières sont nombreuses !

D'où ce Colloque afin de mieux partager avec le plus grand nombre les solutions déjà mises en oeuvre par les uns et les autres pour stopper cette érosion de la biodiversité, parce qu'il y a maintenant urgence à agir !

L'ouverture du Colloque a été faite par Martial SADDIER, Président du Comité de Bassin RM et Emmanuelle WARGON (message vidéo), Secrétaire d'Etat auprès de la Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire. Les présentations suivantes ont ensuite été faites :

Mobilisation nationale pour la biodiversité/Simone SAILLANT MTES – Direction de l’eau et de la biodiversité :

Elle a évoqué le Plan National de la Biodiversité qui a été conduit dans un contexte d’érosion inédit (suite au rapport de l'IPBES à Paris en Mai 2019) et qui doit représenter la trajectoire gouvernementale française pour la préservation de la biodiversité à prendre et tenir au niveau mondial :

- G7 Environnement de Metz,

- Congrès Mondial de la Nature de l’UICN de Juin 2020 à Marseille,

- COP 15 à Kunming en Octobre 2020.

Tous ces grands événements seront autant d'opportunités pour témoigner de la mobilisation française, donner à voir nos politiques publiques et partager les enjeux sur les grands thèmes communs (artificialisation, agriculture, changements de pratiques…).

De fortes attentes pèsent également sur la création de l'Office Français de la Biodiversité (fusion de l'AFB avec l'ONCFS) et sur la mise en place de partenariats étroits avec les Régions afin qu'elles mettent elles-même en place leur Agence Régionale pour la Biodiversité. D'autre part, le Plan National Biodiversité devra être décliné territorialement par les Préfets de Région et des résultats concrets seront attendus.

Il est à retenir aussi que le Plan National de la Biodiversité c’est : 6 axes stratégiques, 90 actions, 15 ministères concernés et une gouvernance adaptée pour un suivi précis des résultats.

Quelques actions ont déjà été réalisées, comme le rapport ministériel sur les zones humides et le renforcement des critères de définition, le contrat de transition écologique signé à Grasse, la démarche "Territoires engagés pour la nature", la suppression des plastiques avec charte d'engagement de collectivités mais aussi d'entreprises et d'associations, l'appel à projets pour des solutions fondées sur la nature, la cartographie des ventes de pesticides par département pour plus de transparence sur le sujet, la création de l'OFB, les pouvoirs des inspecteurs de l'environnement qui ont été élargis avec mise en place de sanctions plus renforcées etc.

Enfin, il est à savoir que le budget des Agences de l'Eau aura fortement été mobilisé dans la mise en oeuvre de ce Plan d'ici 2022 puisque ce ne sont pas moins de 510 Millions d'euros qui auront été apportés par les Agences de l'Eau. Sans compter qu'à cela s'ajoutent des contributions significatives des Agences de l'Eau aux côtés de l'OFB et du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire pour la mise en place de paiements pour services environnementaux, le dispositif TEN (Territoires Engagés pour la Nature), le développement de l'agriculture biologique, la désartificialisation, la continuité écologique etc.

Présentation de l'OFB/P. DUBREUIL Directeur Général de la mission de préfiguration de l’OFB au MTES

Le Président de la République, Emmanuel MACRON, a souhaité disposer d'un opérateur unique de 2700 agents par la fusion de l’ONCFS et de l’AFB, ceci afin de créer l’OFB au 1er Janvier 2020 (Loi portant sur la création de l’OFB promulguée le 24 Juillet 2019). Il l'a doté d'un budget de presque 400 Millions d’euros consacré à des interventions.

Ses buts : renforcer l’efficacité des politiques publiques (rapprochement des expertises complémentaires AFB/ONCFS), conforter l’action territoriale avec des services mutualisés, renforcer la police de l’environnement, améliorer la coordination des services et opérateurs MTES, faire converger des politiques de l’eau et de la biodiversité.

Ses missions : Police de l’eau et de la nature , connaissances (recherche et expertise sur les espèces et les milieux), appui à la mise en œuvre des politiques de l’eau et de la biodiversité, gestion (et appui à la gestion) des espaces naturels, mobilisation et formation de tous les citoyens et parties prenantes

Ainsi, l'OFB se veut être intégrateur/rassembleur de toutes les parties prenantes de la biodiversité.

Les enjeux et priorités de l’OFB sont notamment les constats implacables de l’IPBES qui démontrent qu'il y a véritablement urgence à agir vers une transition agro-environnementale.

Les Parcs Nationaux restent attachés à l’OFB et des partenariats stratégiques entre différents établissements restent à renforcer (notamment avec l’ADEME).

Les Agences de l'Eau sont vues comme des partenaires essentiels (accord cadre AFB-AE signé en mai 2019). L'OFB est ainsi représenté dans les Comités de bassin et Conseils d'Administration des Agences de l'Eau et vice versa et une logique de complémentarité est recherché pour les interventions financières.

Les moyens financiers de l'OFB reposent sur une large contribution des Agences de l'Eau (bien qu'elle reste inchangée par rapport aux contributions qui étaient actuellement apportées à l'AFB et à l'ONCFS), les redevances cynégétiques et une dotation complémentaire du MTES pour être quasiment à l'équilibre budgétaire en 2020.

L'OFB va devoir dès 2020 relever des défis et mettre en oeuvre des priorités parmi lesquelles : construire l’organisme, en faire un acteur de référence en matière scientifique et technique, se doter d'une police comme axe fort et structurant (1700 inspecteurs de l’environnement), se doter d'un maillage territorial efficient.

Présentation succincte du Budget 2020 de l'Agence de l'Eau RMC/ Adrien MORENAS, Député de Vaucluse, membre du Comité de Bassin RM

Il précise que l'Agence de l'Eau RMC essaie de faire avec ce qu’elle a et de faire au mieux. De lier les 2 cycles de l’eau et ne plus avoir une vision séquentielle. Il rappelle que son budget a été ouvert sur la protection de la biodiversité, sur la pérennisation de l’OFB et de l’ONF, tout en réussissant à maintenir des moyens humains importants au sein de l'Agence, ce qui n'était pas gagné.

Biodiversité, l'urgence à agir/Sébastien MONCORPS – Directeur de l'UICN - UICN France

Etat mondial de la biodiversité : 6ème crise mondiale de la biodiversité, qui, à la différence des 5 autres à une unique cause : les activités humaines. Notre ère est ainsi considérée comme : anthropocène. Ce qui a pour conséquence la perte d’un patrimoine irremplaçable et de services rendus pour notre bien être. Ainsi, sans action volontariste et beaucoup plus importante les objectifs de Développement Durable ne seront pas atteints.

Selon les Listes Rouges des espèces menacées en France qui ont récemment été remises à jour par l'UICN : 1/5e des poissons d'eau douce, 1/4 des crustacés d'eau douce, 1/8 des libellules et 1/3 des oiseaux sont, entre autres, menacés.

Les pressions sont multiples : destruction et fragmentation des milieux naturels (perte de plus de 50% des zones humides), surexploitation des ressources naturelles, pollutions, propagation d'espèces exotiques envahissantes, changement climatique...

Une action immédiate est donc nécessaire et doit être intégrée au cœur de nos décisions politiques et des projets d’aménagement de notre territoire. En ce sens, l'année 2020 devrait être décisive du fait de la mobilisation citoyenne actuelle et des grands événements mondiaux attendus (Congrès UICN et COP 15 Biodiversité de l’ONU).

Lors du prochain Congrès Mondial de la Nature de l'UICN, qui aura lieu en Juin 2020 à Marseille, le nouveau programme 2021-2024 de l'UICN et ses recommandations politiques seront adoptés.

Les 4 grands enjeux de ce Congrès Mondial de la Nature étant en 2020 : la santé des terres et des eaux douces, la santé des océans, l'adaptation au changement climatique et l'atténuation de ses effets, ainsi que la gouvernance équitable et durable des ressources naturelles.

Ainsi, en 2020 : l'engagement et la mobilisation collective de tous seront indispensables pour relever ces défis environnementaux.

Présentation du film : biodiversité le long du Rhône :

L’Agence de l’Eau RMC : un programme et des moyens pour l’eau et la biodiversité/L.ROY, L.CLOTTES, A.BACHER et K.ASTIER-COHU

L. ROY : le bon état des milieux aquatiques est une garantie de support de biodiversité. Entre 2013 et 2018, 500 km de rivières ont été restaurés, 1030 ouvrages ont été rendus franchissables et 15 000 ha de zones humides ont pu être restaurées ou acquises grâce aux financements de l'Agence de l'Eau RMC. Il précise également qu'il y a déjà des budgets mobilisés pour la restauration/conservation de la biodiversité (environ 40 Millions d’euros) mais que malgré tout, l'Agence de l'Eau RMC a souhaité financer encore plus sur ce volet là, notamment autour de la Trame Turquoise et des Appels à Projets qu'elle a lancé.

L CLOTTES : restauration des habitats et retour de la biodiversité çà marche !

Ex. Fleuve Rhône et restauration écologique des vieux Rhône : l'augmentation du débit réservé s'est traduit par un retour rapide des espèces piscicoles d’eau courante.

Drac : la restauration hydromorphologique du Drac entre 2013 et 2014 a permis de passer d'un IBGN de 11 à 17, de voir les biomasses de poissons multipliées par 3 avec également apparition de nouvelles espèces (blageons – vairons).

Vistre : la revitalisation par reboisement rivulaire a permis le retour du Castor et de la Cistude, espèces protégées.

Ex danois de restauration ambitieuse : restauration du fleuve Skjern au Danemark : reméandrage sur plus de 15 km de long ! Avec des résultats spectaculaires sur le retour de la biodiversité.

Le XIème programme maintien des aides pour la restauration hydromorphologique des cours d’eau, la restauration de la continuité écologique et la préservation/restauration des zones humides (avec des taux d’aide allant de 50 à 70%) et lance des Appel à Projets pour les zones humides et la trame turquoise.

A.BACHER : ambition renforcée pour la reconquête de la biodiversité : présentation des nouvelles initiatives et outils

Dès 2016, l'Agence de l'Eau RMC a fait le choix de lancer des Appels à Projets ou des initiatives autour notamment de la notion de trame turquoise pour rester en lien avec l'eau (d’autres Agences ont fait des choix différents). Ainsi, 104 projets ont pu être financés (8,5 Millions d'euros d’aide) par l'Agence de l'Eau RMC.

Dans le XIème programme de l'Agence de l'Eau RMC, c'est ainsi 1 Appel à Projets par an qui sera dévolue à l'eau et la biodiversité, soit 55 Millions d'euros pour les 6 années du programme de mesure. L'objectif poursuivi étant celui de reconquérir la biodiversité aquatique et humide au niveau du bassin Rhône Méditerranée Corse. Pour l'Appel à Projets 2020, il sera proposé au prochain Conseil d'Administration de porter l'enveloppe à 6 Millions d'euros avec un taux d'aide maximal incitatif à 70% et de choisir les projets par le biais de jurys régionaux afin d'avoir une approche transversale et participative.

Le 1er Appel à Projets du XIème programme (2019) a permis quant à lui de financer : 52 projets pour 3,34 Millions d’euros d’aide. Soit un taux de réussite en forte hausse avec des perspectives qui restent à développer en 2020 : notion de trame turquoise à diffuser, favoriser l’émergence de travaux, gros enjeu de métissage des acteurs de l’eau et de la biodiversité, des partenariats forts à préserver etc.

Autre nouvel outil financier disponible au niveau de l'Agence de l'Eau RMC : les Paiements pour Services Environnementaux (PSE) qui ne représentent pas moins de 30 Millions d'euros à destination des agriculteurs.

Son objectif : participer à la reconquête de la qualité de l’eau et de la biodiversité en mettant en place, sur des territoires volontaires, des paiements pour services environnementaux à destination des agriculteurs. En favorisant les pratiques agricoles avec peu d’intrants. Un agriculteur ne pourra cependant pas cumuler des financements pour mesures agro-environnementales qui visent plus à indemniser les pertes de l’agriculteur qu'à mettre en place une certaine logique environnementale avec les paiements pour services environnementaux qui eux rémunèrent les bonnes pratiques agricoles. Donc pas de cumul des 2 aides pour une même parcelle possible.

K. ASTIER-COHU - Un programme et des moyens pour l’eau et la biodiversité : le milieu marin

Il y a toujours un besoin d'approfondissement des connaissances sur la biodiversité côtière et en particulier sur les écosystèmes de type herbiers de posidonie et coralligènes, donc l'Agence de l'Eau RMC continue de soutenir financièrement ces besoins dans son XIème programme.

Il est également nécessaire de mieux comprendre et appréhender le fonctionnement de la Méditerranée (bien connaître les pressions pour savoir comment agir dessus), notamment sur le volet contamination chimique et question de la bioaccumulation et des conséquences sur la chaîne trophique et de déployer des solutions (mise en œuvre d’actions concrètes sur lutte pollutions, lutte contre la dégradation des herbiers de posidonies par les ancrages par mise en place de mouillages écologique ; récifs artificiels ; planification des actions de restauration écologique par schémas territoriaux de restauration éco).

Table ronde : Sur les territoires : élus et acteurs économiques s’engagent

ComCom Saône-Beaujolais : mise en oeuvre d'un Marathon de la biodiversité : 42 km de haies et 42 mares restaurées sur trame turquoise (protection d’un maximum de haies dans PLUi par classement en EBC + restauration d’un certain nombre de haies aussi). Après cartographie, un courrier a été adressé à chaque propriétaire/exploitant pour proposition replantation haie maillage TVB. Résultats : a déjà réussi à mettre tout le monde autour de la table en leur donnant envie de travailler ensemble (plantation participative – réseau des chasseurs – entreprises etc.).

Réseau SNCF PACA : mise en œuvre de la séquence ERC : étude régionale sur volet SRCE et travail sur les « points de conflit » Passe à Anguilles sur fleuve Argens citée par exemple.

Direction biodiversité et espaces verts Besançon = 142 agents dont 90 jardiniers ! En régie municipale ! Actions engagées depuis plus de 10 ans – Capitale de la Biodiversité en 2018

Syndicat du Haut Rhône créé dans les années 1990 pour lutter contre les inondations du Rhône mais aussi les premiers à être passés sur le volet GEMA et biodiversité. Une trentaine de lônes restaurés etc. Compétence GEMAPI : avec soutien de l’Etat et la volonté des élus, le Syndicat a réussi à continuer d’exister. CNR devrait financer aussi la trame turquoise.

CEN Franche-comté : restauration de 60 tourbières sur 40 communes sur 2 départements et 16 sites N2000 programme Life Tourbières du Jura de 8 Millions d’euros – A 1 an de la fin du programme quasiment l’ensemble des objectifs ont été réalisés en faisant en sorte de regrouper les compétences des différentes parties prenantes (mobilisation forte des élus, film support dès le début du projet, 150 presse, 35 reportages TV etc). C’est tout çà qui a permis d’arriver à mettre en œuvre le projet. 180 prestataires avec une grande partie en entreprises locales donc connaissants les territoires. 60 sur 300 du Massif du Jura donc volonté de travailler sur un 2ème Life (autres tourbières à restaurer ? Volet carbone ?).

Retour d'expérience d'un grand témoin : ONG Kalaweit :

Pour être vraiment dans le concret : le plus important est d’agir sur le foncier ! En devenant propriétaire on s’affranchit des mandatures politiques qui peuvent changer la donne. Permet aussi de bloquer concrètement les grandes compagnies. Une fois que c’est à nous on peut alors mettre en place de manière concrète un plan de gestion pour préserver des espèces voire en restaurer.

Table ronde : Quelle gouvernance régionale ?

Région Occitanie : Présentation de l'ARB Occitanie, de son fonctionnement et des actions réalisées dans ce cadre là.

Région Auvergne Rhône Alpes : pas encore d'ARB créée. Le travail d'ingénierie technique est donc assuré par la direction régionale de l'OFB AURA. Les moyens sont essentiellement mis autour d'une meilleure prise en compte des enjeux biodiversité le plus en amont possible à tout projet d'aménagement du territoire. Ceci afin de ne pas se retrouver à chaque fois sur le volet "compenser" de la séquence ERC de l'Agence de l'Eau notamment. Elle met aussi l'accent sur l'intérêt de promouvoir les Atlas Communaux de Biodiversité qui permettent à la fois une meilleure sensibilisation des citoyens à la richesse de leur territoire mais également une meilleure intégration des enjeux de biodiversité lors des révisions de PLU notamment.

DREAL PACA : pense qu'il n'est pas envisageable de parler de "contraintes environnementales". On peut faire des projets tout en prenant en compte les enjeux environnementaux à la base et en co-construisant avec les acteurs du territoires ces projets là. C'est dans cette optique que travaille la DREAL PACA avec l'ensemble des acteurs régionaux depuis longtemps compte-tenu des enjeux du territoire. Selon Mme BAZERQUE, il n'y a pas réellement de "chef" sur cette thématique là en PACA mais plutôt la volonté de travailler tous ensemble dans l'opérationnel. Le RREN (Réseau Régional des gestionnaires d'Espaces Naturels) travaille notamment en ce sens au partage de retours d'expérience depuis de nombreuses années. Il en est de même du RRGMA (Réseau Régional des Gestionnaires de Milieux Aquatiques). Toujours selon elle, le réel problème est que l'on travaille entre convaincus et que le plus important est d'arriver à amener les plus récalcitrants sur les enjeux environnementaux avec nous. Elle pense que des actions doivent aussi être menées sur la biodiversité ordinaire. De même que des actions sur le foncier. Enfin, elle évoque le Comité Régional Biodiversité, instance de gouvernance régionale sur la thématique en PACA qui regroupe plus de 110 personnes et est là pour entériner les programmes d'actions, notamment de l'Agence Régionale pour la Biodiversité en PACA.

Collectivité de Corse : de véritables enjeux en Corse notamment autour de la ressource en eau. Présentation du PADUC.

Dernières présentations de la journée :

Démarche Territoires Engagés pour la Nature (TEN) en PACA/Stéphanie GARRIDO, ARPE ARB et Géraldine BUTI, Adjointe à l'environnement à la ville de Miramas

Présentation détaillé du dispositif TEN déployé en PACA et animé par l'ARPE ARB dans le cadre de ces nouvelles missions pour l'Agence Régionale pour la Biodiversité de PACA et mise en avant d'une des villes qui a été lauréate de ce dispositif en 2019 : la ville de Miramas.

Présentation par l'élu du projet déployé à Miramas autour notamment de la revégétalisation de la ville et de la désimperméabilisation des sols.

Les bénéfices socio-économiques de la biodiversité/Nathalie SUREAU-BLANCHET de l'Agence de l'Eau RMC

Enfin, Laurent ROY, Directeur général de l'Agence de l'Eau RMC a clôturé cette journée d'informations et d'échanges autour des enjeux Biodiversité et Eau.