Restauration de la continuité écologique

Exemples d'arasements d'ouvrages transversaux obsolètes réalisés sur différents bassins versants par la FDAAPPMA du Var

Sur le bassin versant du Verdon : le cas du Malaurie. Le Malaurie est un affluent du Verdon qui accueille des populations de Truite Fario mais également d'espèces patrimoniales telles que le Blageon ou encore le Barbeau méridional, et qui présente les caractéristiques d'un réservoir de biodiversité (c'est en effet une zone de refuge pour une grande partie de la biodiversité aquatique du Verdon lorsque ce dernier connaît des situations hydrologiques extrêmes ou subit des pollutions accidentelles).

D'autre part, le Malaurie présente naturellement une quantité importante de surfaces favorables à la reproduction de la Truite Fario sur son secteur médian et amont. Les poissons n'ont pas de problème pour creuser le substrat et y déposer leurs œufs. Les surfaces favorables à une reproduction de qualité sont en nombres suffisants, les seuls facteurs limitants la réussite de la reproduction identifiés étaient les obstacles au déplacement des géniteurs créés par les 4 ouvrages transversaux. Les géniteurs isolés à l’aval des ouvrages ne bénéficiaient pas des conditions optimales à leur reproduction, ce qui limitait la réussite en période de fraie.

C’est pourquoi l’AAPPMA du Bas Verdon et la FDAAPPMA du Var se sont saisis de la problématique et ont décidé d'araser les 4 ouvrages transversaux qui entravaient la libre circulation des populations piscicoles et des sédiments.

L'arasement des 4 ouvrages transversaux a coûté 27 600 euros et le financement a été assuré par l'Agence de l'Eau RM&C (70%) et la Région Sud (30%).

Ainsi, ce ne sont pas moins de 7 km de linéaires qui ont été restaurés et sur lesquels la libre circulation des sédiments et des poissons est de nouveau possible.

D'un point de vue sédimentaire, la preuve en a été faite suite au coup d'eau de Novembre 2018 qui a remis en mouvement le profil en long du Malaurie. On estime en effet qu'entre 50 et 100 mètres cubes de sédiments ont été apportés par le Malaurie ainsi restauré au Verdon !

D'un point de vue piscicole, la preuve en a été faite aussi suite aux comparaisons des suivis frayères en tête du Malaurie réalisées avant et après travaux : sur le même linéaire observé, on est passé de 11 à 32 frayères actuellement !

Sur le bassin versant du Gapeau : au sein du secteur d'influence de l'AAPPMA La Truite du Gapeau, la FDAAPPMA du Var a piloté les études d'avant projet ainsi que les travaux de dérasement du seuil de la Grillonne, situé au niveau de la commune de la Crau. Ce seuil était le 4ème ouvrage à la mer situé sur la partie aval du Gapeau, classée en liste 2 et en Zone d'Action Prioritaire pour l'Anguille européenne, espèce piscicole classée en danger critique d'extinction par l'UICN. C'était un frein autant pour la montaison de l'Anguille européenne que pour la libre circulation des autres espèces piscicoles présentes (cyprinidés d'eau vive typiques du Gapeau tels le Blageon ou encore le Barbeau méridional) comme des sédiments. C'est pourquoi, avec l'aide financière de l'Agence de l'Eau RM&C (100%) et l'aide technique de l'AFB et de l'association MRM, la FDAAPPMA du Var a procédé au dérasement du seuil. Cette action fait partie des actions inscrites au contrat de baie des îles d'or lancé pour la période 2016-2021 par la métropole TPM. Le coût global de ces travaux (comprenant les études, les travaux et le volet communication/valorisation de l'action) s'élevant à 40 000 euros.

Sur le bassin versant de l'Argens : la FDAAPPMA du Var a proposé ses services d'assistance à maîtrise d'ouvrage à la société EGETE, propriétaire du seuil des Plainons, situé sur l'Argens, plus grand fleuve côtier du Var, et plus précisément sur la commune des Arcs-sur-Argens, pour l'accompagner dans l'arasement de son seuil, solution la plus avantageuse d'un point de vue économique, technique et environnemental ayant été retenue.En effet, l'Argens est classé en liste 2 et en Zone d'Action Prioritaire pour l'Anguille européenne (espèce classée en danger critique d'extinction par l'UICN), vis-à-vis de l'enjeu de la continuité écologique et du frein que représentent les différents obstacles à l'écoulement présents sur son linéaire, notamment pour la montaison de l'Anguille.

Afin de concourir sur ce secteur du fleuve côtier au rétablissement de la continuité écologique, l'arasement du seuil a ainsi été réalisé par la société EGETE, sous l'aide technique de la FDAAPPMA du Var, de l'AFB et de l'association MRM, et permis grâce au financement à 100% des travaux par l'Agence de l'Eau RM&C.